REVUE DE PRESSE #3



Patrick Galmel pour Pol'Art Noir

Hector Malbarr aurait pu n'en pas croire ses yeux lorsqu'il a vu cette créature de rêve se diriger vers lui dans le salon VIP de l'aéroport de Copenhague. Il n'en a pas eu le temps. Le belle s'est assise, a dit quelques mots, puis l'a embrassé en lui murmurant : « Je suis tellement heureuse, Djine » tout en évoquant leur prochain mariage…
Confusion. On peut parler de confusion. D'autant que si Hector doit bien se marier prochainement, ça n'est pas du tout avec cette bombe incendiaire, mais avec Glenda, qui s'est absentée quelques minutes pour récupérer un bagage oublié dans l'avion…

Il est parfois des situations cocasses, et celle dans laquelle se retrouve le pauvre Hector en est une. Une situation cocasse, doublée d'un fantasme en phase de réalisation. Lui qui se prépare à convoler avec Glenda quasiment par dépit se voit aborder par un de ces canons de magazine ; une sorte de rêve qui se matérialise.

Sébastien Gendron nous convie à la lecture d'un roman aérien (c'est du moins ainsi qu'il est qualifié en couverture). Aérien, il l'est sans doute dans son entame par le décor qu'il propose. Il l'est également par la légèreté de son propos.
Il s'agit ici d'une douce rigolade qui enchaîne les rebondissement les plus improbables, mettant en scène un anti-héros magnifique — Hector Malbarr, aussi connu comme Jean Bond — qui se débat entre une ex-future épouse riche, hautaine, véritable fille à papa qui a pourtant bien du mal à convaincre son père de l'aider à retrouver son futur mari, mais aussi Angie, la bombasse, qui va bientôt l'abandonner aux mains de son père à elle, le docteur Taburiax, qui mûrit sa vengeance depuis de trop nombreuses années sur une île des Bahamas…

C'est drôle, cocasse, enlevé, plein d'humour, et construit à plusieurs voix qui s'assemblent sans forcer : le récit d'Hector ; les coups de téléphone de Glenda à son père ; les vidéos laborieuses de Taburiax, etc… Bref, on se marre, et ça fait du bien. Croiser le chemin d'Hector Malbar est bon pour le moral.


« On peut douter d'un certain nombre de choses (l'existence de Dieu, le troisième avion dans le Pentagone, la présence d'une vie extra-terrestre, les hommes sur la Lune, la mémoire de l'eau, la cartomancie, la sapidité des cailloux, etc.) mais on ne peut douter du fait que je suis un couard. Mais attention ! Quand je vous parle d'un couard, je veux parler d'un couard de compétition, armé d'une solide caponnade, de niveau international, avec entraîneur et sponsor. Pas un machin à baltringues pour faire joli le dimanche sur les beaux habits. Non, moi je vous parle d'un vrai truc. »


Ça ne vous tente pas d'en rencontrer un comme ça ?


Sachez, pour finir, que s'il est plutôt facile de faire rire sur un bon mot, l'affaire se complique souvent lorsqu'il s'agit de tenir la distance. Je dois vous avouer qu'après s'être lancé dans l'aventure, Sébastien Gendron s'en sort au final avec les honneurs. On sort de chez lui plus léger, plus "aérien".